Col du Grand Saint-Bernard, 2460m, 1061km, à deux pas de l'Italie...

Mardi 12 août, Champex, 1440m (altitude), 1013
GPS: N46.03537 E00709907
Départ de Martigny sous le soleil. Belle sortie de ville. Le chemin est bien balisé. La montée est raide, mais les paysages valent le coup d'œil. Vers midi, on partage une pizza et vers 16:00, on prend un café sur une terrasse au sommet d'une montagne. Belle surprise. En descendant, on voit une affiche qui annonce un gîte où on peut camper. Let'se go! On installe la tente et paf! Il se met à pleuvoir. Ouf, juste à temps. Repas randonneur sous un gazebo, douche et hop! Sous la tente. Ça me rappelle notre dernier souper chez les Campiche (pas la bouffe, mais le bruit de l'eau sur la toile). Mais en bonus, il vente fort et il fait 11 degrés. Mais on est dans les Alpes alors, faut pas se plaindre, il pourrait neiger!

Mercredi 13 août, Orsières, 825m, 1013+21= 1034 km
Hôtel de l'union
Il a plu toute la nuit, avec 4 degrés. Une chance qu'on a une bonne tente et de bons sacs de couchage. Petit dej habillés en automne, puis on descent. On est dans les nuages. C'est assez cool. Un instant la visibilité est bonne, et en trente secondes, on voit à peine à cent mètres. Ça alterne comme ça toute la journée, mais toujours sous la pluie. En chemin, on rencontre beaucoup de randonneurs qui, pour la plupart, font le tour du mont Blanc, en 7 jours environ. Presque tous des groupes organisés. Au lieu de faire de longs zigzags en serpentin, on prend un raccourci qui nous fait sauver quelques km. Mais, parce qu'il n'y a rien de gratuit, on descend pendant deux heures une pente qui varie entre 17 et 30 degrés d'inclinaison. C'est tout juste si on ne doit pas parfois s'asseoir pour descendre. Arrivés en bas, debout, mes genoux tremblaient. Ça ne faisait pas mal, mais ça a travaillé solide. Le genre d'épuisement musculaire qui, peu après, nous donne une "shot" d'endorphine plutôt agréable. Arrivés à l'hôtel vers 15:00, on a pu relaxer ben correct.

"Un ami est quelqu'un qui te connait tel que tu es, comprend d'où tu viens, accepte qui tu es devenu et toujours, gentiment, t'invite à grandir".
L'abbé Raymond Gravel, 1952-2014
Que ton âme repose en paix, prêtre de combat...

Jeudi 14 août, Bourg Saint-Pierre, 1630m, 1034+14= 1048 km
Bivouac de Napoléon
Un peu de difficulté à sortir du village au bon endroit, +\-2 km pour rien. Pas mal de montée, mais les pentes pas trop difficiles. C'est vrai qu'on commence à avoir les rotules bien huilées. Les paysages sont époustouflants. Dans les cols, nous sommes entourés de sommets. Il fait un beau soleil, mais la température change vite. Au soleil, 13 degrés, dès qu'un nuage passe, ça descent à 8 en quelques secondes. Mes chaussures sont en train de me lâcher. J'ai dû les rabibocher avec le meilleur ami de l'aventurier, du "duct tape". On est arrivés au gîte vers 16:30 alors on peut se reposer et faire le nécessaire pour partir plus tôt demain matin. On a une ascension de 1000m et de la pluie abondante prévue pour toute la journée, avec un max de 11. Ça va prendre un petit déjeuner d'ogre.

Vendredi 15 août, col du Grand Saint-Bernard, 2469m, 1048+13= 1061
Hospice du Grand Saint-Bernard
On "greille les p´tits" et on part à 9:00. Un peu de grisaille, une demi-heure de descente et ensuite, ça monte. Contrairement aux prévisions, il fait soleil presque toute la journée, mais avec de fréquentes averses. Et c'est pas chaud, ça tourne autour de six degrés, et un peu de grésil en fin de journée. Les paysages sont... indescriptibles! C'est la journée où j'ai le plus trippé depuis notre départ sur la via. Wow! On fait du trekking en Suisse, dans les Alpes, vers le col du Grand Saint-Bernard. Hallucinant. Quand tu verras le vidéo, tu vas voir à l'occasion des losanges jaune et noir un peu partout. C'est les balises qu'on doit suivre. On les appelait "l'œil de Sauron", comme dans Le Seigneur des anneaux. On pensait toujours au film parce qu'il y a plein de paysages qui ressemblaient. Vers 15:00, on se croyait au Mordore; que de la roche, humide, sombre dans les nuages. VRAIMENT cool, même trempés. Mes "running shoes tappés" sont en train de se désintégrer. Ça commence à presser d'en trouver d'autres, en Italie. Ce qui est aussi génial, c'est qu'on ne peut jamais manquer d'eau. Il y a de l'eau qui descent des montagnes partout, de la neige qui fond. Pour le déjeuner, on s'est caché du vent dans un abris de montagne. Super basic, mais "ça fait la job". En arrivant au col, on est dans les nuages avec de la bruine et du vent, frette. On est chaleureusement accueillis par le père Frédéric et, en savourant un bol de thé sucré, on discute avec un groupe de sympathique Suisses intéressés par ce qu'on fait. L'un d'eux, Francis (je crois), aimerait bien le faire. Go for it!!! Un peu de repos en écrivant mon journal de bord avant le repas du soir. Ici c'est drôle, le soir, on soupe, comme au Québec. Y'a plein de "pèlerins" qui arrivent en auto ou en bus alors, on doit repartir demain matin, pas question de rester plus longtemps. Dommage, ça aurait fait du bien à ma cheville qui commence à enfler, parce que je compense d'un côté à cause de mes chaussures finies. À partir de demain, c'est l'Italie. Ça va faire tout un changement. Jo a vraiment hâte d'y être parce que, les montagnes, elle commence à en avoir "son truck". Je pense que mon prochain vidéo va être assez bon, mais faut aimer la montagne...

1 commentaire:

  1. Allo Réjean,

    C'est toujours aussi agréable de lire ton blog et de voyager avec toi.
    J'ai vraiment éclaté de rire quand j'ai lu ceci dans le texte "Ce qui est aussi génial, c'est qu'on ne peut jamais manquer d'eau. Il y a de l'eau qui descend des montagnes partout, de la neige qui fond." Je pensais vraiment que tu allais nous parler de la PLUIE!!!
    Vite l'Italie et les nouvelles chaussures...

    Ciao!
    France

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