Toujours sous la pluie...mais on lâche pas. 736 km !

J'aimerais bien t'écrire plus souvent mais, la plupart du temps, on couche sous la tente. Et quand on est en gîte/hôtel, la wi-fi est toujours en panne. Et comme les villages sont désert alors...voilà!

Jeudi 10 juillet, 528+20=548 km
GPS: N48.83836 E004.50577
En se réveillant ce matin, il pleut, et il vente, et il fait 13c. On prend le petit déjeuner à l'hôtel, et je modifie le parcours. Théoriquement, on devait partir sur un stretch de 41km à travers champs, sans aucun point de ravitaillement, ni bouffe, ni eau. On opte donc pour longer le canal latéral de la Marne, vers Vitry-le-François. Une autre idée de génie. Sous la flotte, mais le calme de ce cours d'eau est régénérateur. À mi-chemin, et en fouiillant un peu, on trouve une superbe petite clairière derrière un bois, tondue et ébranchée juste pour nous, entre le canal et la Marne. On s'y installe pour la nuit, et profitons d'une accalmie pour faire bouillir notre confit de canard. 

Vendredi 11 juillet, Vitry-le-François, 548+17=564 km
Sans blague, il a plu la majeur partie de la nuit.
On marche toute la journée le long du canal, sous la bruine. Arrivés à Vitry, il pleut, pour faire changement. Petite récompense, l'hôtel Le Tambourin est très bien.

Samedi 12 juillet, Vitry-le-François, 564 km
Réveil 7h00. Il pleut, il vente et il fait 14 degrés. Là, chu un peu écoeuré. Depuis plusieurs jours, y'a rien à voir, je n'apprend rien, pis on est tout le temps mouillés. Plein le casse, j'bouge pas d'icitte. On va prendre un gros petit déjeuner, et il arrête de pleuvoir. On se promène dans la ville et tombent sur trois jeunes pèlerins vers Compostelle, sur la voie de Vézelay. On se retrouvent donc devant un café et quelques pâtisseries pour échanger des conseils et trucs. 

Daniele, Sylvie (des Belges) et Tobi (un Allemand)

Ensuite, on trouve une laverie pour rafraîchir nos vêtements. Ça nous prends 10 minutes à comprendre comment faire pour avoir du savon, mais on y arrive. Retour à l'hôtel avec notre petit sac qui sent bon.

Dimanche 13 juillet, 564+18=582
GPS: N48.64582 E004.64934
Petit déjeuner à l'hôtel. Wow! Du bacon! On quitte la ville en longeant une rivière et rencontre Étienne, un agriculteur sympathique qui, peut être, viendra faire un tour au Québec. En se rendant sur Le Meix Tiercelin, on croise des balises de la VF. On les suit, mais sous la pluie toujours. On se retrouve rapidement dans les GR boueux, en s'éloignant du cap de Brienne-le-Château. Faudra corriger demain. Vers 17h00, on s'arrête sur un petit étendu d'herbe, entre la forêt et le maïs. Toute la journée, vent et pluie/bruine. On ne marche que dans la boue et l'herbe mouillée. Normal, y mouille TOUT LE TEMPS!
Tant qu'on aura pas eu deux ou trois jours sans pluie, on va essayer d'éviter les GR. Aujourd'hui c'est dimanche, et demain, fête nationale. Alors tout est fermé, rien à boire/manger. Heureusement que cette fois, on a prévu le coup. Encore à l'abri sous la tente, macaroni en coudes, sardines aux tomates, sauce napolitaine, pain multigrains, vin rouge, et nos multi-vitamines bien sûr. Tiens! C'est étrange! Je n'entend plus la pluie tomber sur la tente. C'est suspect... Je dois te laisser pour aller voir ce qui se passe...

Lundi 14 juillet, Chavanges, 582+20= 602
Hier soir, gros orage et vent violent, la tente tient le coup. Ce matin, on doit commencer par chasser toutes les limaces collées un peu partout sur le moustiquaire. Enfin, un peu de soleil. Que ça fait du bien. Aujourd'hui, pas de GR, on longe la route, les pieds au sec. Plusieurs village sans rien à bouffer, même pas un café. En traversant Chavanges, il y a de l'action dans un parc municipal. C'est une festivité pour le 14 juillet. On promène un peu, prend une bière et quelqu'un nous présente m.Pierson, le maire du village. Le gîte pour pèlerin n'étant accessible pour l'instant, il nous reçoit chez lui, avec toutes les accommodations possibles. Sa femme et lui nous reçoivent comme des rois. À la fête, dîner moules/frites et dessert, offerts gracieusement, et Marseillaise jouée par la fanfare locale. Trop fatigués pour les feux d'artifice de 23h00, on éteint notre bougie à 21h00.

Mardi 15 juillet, Dienville, 602+22= 624 km
GPS: N48.34810 E00453112
Petit dej avec m. le maire et sa première dame, puis en route sous un soleil magnifique. On longe la route, sèche, droite jusqu'à Brienne-le-Château, là où Napoléon a débuté ses étude. Visite du musée puis vers 19h00 on se trouve un petit camping très confortable, le Colombier. À 19h00, il fait 30c. Ça fait du bien d'être sortis de la Marne. Depuis qu'on est dans l'Aube, il fait beau. 

Mercredi 16 juillet, Montier-en-L'Isle, 624+21= 645 km
GPS: N48.26155 E004.65924
Ouïlle! J'ai mal dormi. Depuis trois jours, je n'ai plus de matelas de sol. Ben, je l'ai toujours, mais plat comme une feuille, il se dégonfle tout le temps et pas moyen de trouver la fuite. C'est un Thermarest auto gonflant qui a décidé de s'auto dégonfler. Dommage qu'il se dégonfle parce qu'il est super confortable et léger. Mais c'est le deuxième qui me fait le coup alors je crois que, quand l'occasion se présentera, je vais m'acheter un bon vieux matelas mousse qui a fait ses preuves. Plus gros, un peu plus lourd, mais sans surprises. Puis j'ai le nez bloqué raide. Mais le soleil est présent alors, ça va.
Ce soir, on est cachés au fond d'un verger pour la nuit. C'est vraiment étonnant le nombre de villages qu'on traverse où il n'y a absolument aucun commerce, pas même un café/bar ou une boulangerie. On dirait qu'ils sont tous devenus des villages "dortoir". Le travail et les achats se font à l'extérieur, dans les plus grandes villes. C'est très différent de ce que nous avons connus en 2008 quand on a fait Compostelle. C'est plate parce que ça complique la tâche pour entrer en contact avec les villageois. L'avantage, si ç'en est un, c'est qu'on développe beaucoups d'idées pour transporter de la bouffe légère mais nourrissante donc, plus autonomes. En fin de journée, on s'est dégoté du pain d'épice au miel chez un artisant local. Un délice! Et assez massif pour combler un randonneur affamé.

Jeudi 17 juillet, Bar-sur-Aube, 645+7= 652
Petite étape sous le soleil, on se dépose à Bar. Petit hôtel à petit prix. On relax sur une superbe cour intérieure pour le repas du midi; Ricard, salade niçoise, poisson frais et légumes grillés, mousse au chocolat blanc, expresso, de l'ombre, un vent léger, bonne musique, j'adore! Visite de la ville, l'architecture est superbe. Provisions pour les jours à venir, et dégustation de pâtisseries.

Vendredi 18 juillet, Clairveau, 652+17= 669 km
Beau parcours, mais un peu éreintant. Pas très long, mais beaucoup de pentes raides. De plus, aujourd'hui, on a eu droit à un solide et vrai 40c, sans facteur humidex, sans vent. Même Jo marchait sur le côté ouest du chemin pour avoir un peu d'ombre, c'est grave. Mois, je suis comme un peu enrhumé, mais tout va bien. Peu être des allergies. De notre chambre d'hôtel, nous avons une vue imprenable sur...le centre de détention à sécurité maximale. L'immense monastère fondé par Bernard de Clairveau à en effet été converti en partie en prison. On se réserve la visite pour demain.

Samedi 19 juillet, Pont-la-ville, 669+14=683
GPS: N48.07899 E004.89035
Ce matin, visite de l'abbaye de Clairveau où on apprend plein de choses. Ensuite, déjeuner à l'hôtel avant de partir. J'essaie l'andouille gratinée. Pas vraiment à mon goût. Je ne la mange même pas au complet. Ceux qui me connaîssent savent ce que ça veut dire. On rencontre des touristes qui nous invitent chez eux, près de Nice, quand on passera. Intéressant. On se trouve un coin pour dormir dans un champs, derrière des cordes de bois.

Dimanche 20 juillet, Arc-en-Barois, 683+21= 704 km
GPS: N47.95131 E005.00484
Direction Châteauvillain pour faire les courses avant midi, on y rencontre François. C'est un sympathique luron qui connaît très bien notre colorée parlure québécoise. Il nous donne beaucoup d'infos historiques, et de bons conseils pour poursuivre notre route. On bifurque en chemin et passe par la forêt domaniale d'Arc-Châteauvillain qui est simplement enchanteresse.
On trouve un camping municipal un peu plus au sud où il n'y a personne pour nous facturer l'emplacement. On verra bien demain. 

Lundi 21 juillet, Arc-en-Barrois, 704+24= 728
Ouin...dure nuit! À 1h00, j'ai entendu un bruit tout près et, en ouvrant les yeux, j'ai vu une ombre s'éloigner rapidement. J'ai tout de suite remarqué que notre sac de provisions pour les deux prochains jours avait disparu. Je me suis précipité à la poursuite de ce petit pas fin dans la nuit mais, sous une pluie abondante, dans le noir et sans vraiment savoir dans quelle direction, c'était peine perdue. Le pire, c'est qu'il a volé le sac sans connaître son contenu, alors, tout est probablement dans une poubelle ou un fossé.
Jusqu'à présent, je n'ai pas beaucoup parlé de la météo parce que c'est pas vraiment intéressant à lire, mais je dois te dire qu'il pleut presque tout les jours. On a jamais eu deux jours collés sans pluie depuis notre départ. Depuis le 9 juin, on a eu seulement 12 jours sans pluie, sur un total de 42. Ça nous fait donc 71% du temps dans l'eau. Mettons que..."t'un ti-peu tanné". On dirait qu'en dessous de chaques oreilles je commence à avoir des écailles de  poisson. Aucun endroit où dormir, et toujours sous la pluie, on pique vers le sud et, surprise, un don du ciel. On croise une dame qui jardine dans son potager. Après une brève jasette, on accepte son invitation à camper dans son verger, accompagnée de prunes et pommes fraîches, eau courante, et plein de petites attentions. Dîner à l'auberge et magnifique dodo au calme.

Mardi 22 juillet, Langres, 728+8= 736
Réveil...sous la pluie bien sûr, Marie et Loïc nous invitent à petit-déjeuner avec eux dans la maison. Ensuite, il nous nous accompagnent sur deux km avec leur petit fils, Hugo, en nous donnant plein d'info historiques et techniques. 

Loïc, Marie-Thérèse et Hugo

Ce sont des gens comme eux qui nous donnent le courage de continuer. On peut leur dire, mais il ne peuvent sans doute pas mesurer l'impact positive qu'ils ont sur notre aventure. Langres est une très belle ville, et la cathédrale XIIe siècle, transitoire entre l'époque romane et gothique, est impressionnante. On grimpe les 244 marches pour se rendre au sommet de la tour sud mais, bien sûr, la bruine réduit notre champs de vision à quelques centaines de mètres. On se balade un peu mais on revient tôt à l'hôtel pour récupérer et, surtout, être au sec.

3 commentaires:

  1. Je te plain mon ami... pas évident de marcher sous la pluies. Essaye en chantant "singning in the tain" juste pur voir si tu vas avoir le même sourire que cet acteur la... dans un autre ordre d'idée. Ton trek vas possiblement faire un petit. Je commence sérieusement à m'intéresser à Compostelle. Faut voir comment arranger la chose avec une femme et deux enfants.... mais l'idée me branche et me fait rever.

    Prends soin de toi

    Jacques Allard

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  2. Allo Reg,

    Je te trouve vraiment courageux de marcher sous la pluie jour après jour! Si toi tu es "un ti-peu tanné" peux-tu t'imaginer (me connaissant) comment moi je chialerais! Je suis bien trop douillette pour ce genre d'aventure! Cela dit, c'est ton aventure et je sais qu'elle sera magnifique et à la hauteur de tes attentes. D'ici la fin, l'incroyable ratio de 71% (dans l'eau) aura eu le temps de se "diluer"!

    J'ai cru comprendre que tu as mangé du bacon! Es-tu certain que ce n'était pas un mirage! Je suis quand même bien heureuse pour le "bacon lover" que tu es! Demain matin, c'est à mon tour d'en manger!

    Je te souhaite bonne route, remplie de belles rencontres qui viendront ensoleiller ton parcours…

    France :)

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  3. Félicitations pour votre endurance! Lâchez pas, on vous suit avec admiration et ravissement!

    Jacinthe Racine

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