Ça y est, on est lavé de tous nos péchés (encore une fois) !!!

C'est aujourd'hui mardi le 30 septembre, 11h23, qu'on a reçu notre certificat de pèlerin, le Testimonium, à la cité de Vatican.

Le trophée en plus gros...

C'est sûr qu'après quatre mois sur le chemin, ayant marché 1811 km sur les 2100 total, 2 535 400 pas, ça fait quelque chose. Le feeling est différent de quand on a reçu notre Compostella en  2008, mais nous aussi on est différents. Dans l'ensemble, on est probablement encore plus débrouillards, patients, ouverts aux différences. C'est "à chaud" que je te dis ça parce que ça prend du temps avant de constater les effets de ce genre d'aventure sur notre personnalité. 

Un p´tit clin d'œil ici à mon chum Claude, le plus catho des bons gars que je connais. J'aurais aimé que tu sois là aujourd'hui. T'aurais vraiment tripper...

Demain matin, à 9h00, on est invités à une audience papale avec SS le pape François. C'est une audience publique bien sûr, mais on va quand même y aller (hi hi hi). J'aurais quand même aimé prendre un scotch avec Frank en tête à tête; j'ai une couple de bonnes questions pour lui.

Une photo recto/verso de notre invitation "V.I.P.",

Ici, c'est une photo de nous au centre de la place Saint-Pierre. Le balcon où le pape s'adresse à ses ouailles est juste au-dessus de ma tête, un brin à droite. Honnêtement, je pensais que c'était plus vaste que ça. C'est grand, très grand, mais pas comme je pensais.

Après la cérémonie demain, on part s'installer dans notre studio pour deux semaines. Et bientôt, on va rencontrer ma tante Claudette et son chum Claude ici à Rome pour passer un peu de temps ensemble. Ça, ça va faire drôle. Ce sont deux personnes que nous aimons profondément et dont les voyages nous ont toujours inspirés. Partager un repas avec eux, ici en Italie, sera assurément un moment inoubliable pour moi.

Cet après-midi on a fait un tour de ville en "sight seeing bus" pour faire notre reconnaissance de terrain. On va découvrir b-e-a-u-c-o-u-p de choses les prochains jours.


On reprend la route vers la ville éternelle

Et oui, en ce magnifique lundi, on remet nos sacs à dos et continuons vers le sud. Rome est à une vingtaine de kilomètre d'ici. On peut facilement le faire aujourd'hui, mais on fera étape en chemin. Ça va nous permettre d'arriver au Vatican frais et dispos. Ces quatre jours de repos ont été divinement bénéfiques. La Storta n'est pas une belle ville. Y'a rien à visiter, rien à voir, et pas de magasins intéressants pour faire du lèche-vitrine. C'est peut-être grâce à ça qu'on s'est autant reposé. J'ai pris beaucoup de temps pour réfléchir à tout ça. D'où viens-je, où vais-je, pourquoi-je ???
Pendant que je t'écris, on reçoit un courriel de notre amie Micheline, qui à marché un mois sur le chemin du Puy-en-Velay en France. J'ai hâte d'entendre son récit. Je t'avoue que je commence à avoir hâte de m'acheter d'autres vêtements. C'est assez grippant de voir mon chandail bleu quand je n'ai pas mon sac sur le dos. Le dos est bleu foncé, et sur le devant, deux barres bleu foncées là où sont les bretelles. Le reste est tout décoloré, brûler pas le soleil.
À Rome, je vais me trouver un pèse-personne à emprunter à quelqu'un. À l'œil, j'ai perdu beaucoup de poids. De la graisse bien sûr mais, aussi, de la masse musculaire. Ouch!
Bon, on repars...

On voit Rome d'ici...

Nous sommes rendu à La Storta, à 20 km de Rome. Nous prendrons ici quelques jours de repos car on ne peut arriver à Rome avant le 30 septembre, date pour laquelle notre studio est réservé. Physiquement, comme en 2008, on dirait que nos corps ont franchit un cap. De superbes machines, au service de notre volonté. C'est bien sûr qu'en fin de journée, on a encore parfois le dessous des pieds un peu "applati". Mais la structure motrice est vraiment bien rodée. Je ferai probablement peu de commentaires les jours qui viennent. Tu comprendras certainement qu'en cette fin d'aventure, je suis dans un profond état d'introspection. Mais ne craint rien, tu seras au courant quand on se remettra en route. Et j'ai bien l'intention de bloguer un compte rendu assez complet de cette aventure.

Au regard des évènements récents, je glisse ici un mot pour signifier mon support à tous mes amis Algériens, particulièrement ceux originaires de Tizi Ouzou. Et aussi à mes amis Français, qui vivent intensément cette épreuve douloureuse.
Bien sûr, notre idée de "peut-être" se rendre en Algérie au mois de janvier pour profiter du soleil et connaître la terre natale de mes amis, est bel et bien dissipée.

Je t'enverrai quelques photos d'ici un où deux jours car maintenant, c'est l'heure de la douche !!!

Ça commence à sentir le Romain...

Pour commencer, un texte que j'ai beaucoup apprécié:

Le jour où je me suis aimé...

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai compris qu’en toutes circonstances,
j’étais à la bonne place, au bon moment.
Et, alors, j’ai pu me relaxer.  
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle l'ESTIME DE SOI.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle,
n’étaient rien d’autre qu’un signal
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.  
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle l'AUTHENTICITÉ
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,  
j’ai cessé de vouloir une vie différente
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive
contribue à ma croissance personnelle.  
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle la MATURITÉ.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,  
j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation, ou une personne,
dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment.  
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle le RESPECT.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,  
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui ne m’était pas salutaire,
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait ça de l’égoïsme.  
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle l'AMOUR PROPRE.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,  
j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire de grands plans ,
j’ai abandonné les mégaprojets du futur.
Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime, quand ça me plait et à mon rythme.  
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle la SIMPLICITÉ.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,  
j’ai cessé de chercher à toujours avoir raison
et me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.  
Aujourd’hui, j’ai découvert l’HUMILITÉ.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir.
Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.  
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois, et ça s’appelle la PLÉNITUDE.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir,
mais si je la mets au service de mon cœur,
elle devient un allié très précieux.  
                                                       
                                   Kim et Alison Mc Millen


Dimanche 21 Septembre, Sutri, 1743,2 km
Distance à Rome: 67,8 km
Ouais, je sais, ça fait un p´tit bout que je n'ai pas écrit. Je me sens un peu bizarre ces jours-ci. Très bien, un peu..béat. Je me sens très près de la nature. Il nous reste dix jours pour parcourir une soixantaine de kilomètres, alors on marche lentement. De plus, l'histoire des villages traversés est de plus en plus intéressante, et les nombreux vestiges bien conservés. Par exemple ici, à Sutri, il y a un ancien amphithéâtre et des dizaines de tombes étrusques, datant d'environ 800 ans avant J-C. Les tombes étaient alors creusées dans la pierre, comme celles que nous avons vus en Anatolie en Turquie, à Pisac au Pérou et dans le Yucatán au Mexique. Je me questionne souvent sur nos origines quand je vois des pratiques similaires à différents endroits éloignés, à la même époque. Comment ça se fait que plein de monde ont décidé de mettre leurs morts dans la roche, au lieu de les brûler, en même temps? Même bizarre de question pour les pyramides. Faut naviguer entre les différentes théories.
Depuis quelques jours, on voit pas mal plus de pèlerins, à pieds, mais plus en vélo. C'est normal avec le truc des cent km que j'expliquais la dernière fois. C'est parfois drôle parce que ici, la plupart des pèlerins vont vite. Go go go à Rome. Et c'est pourtant dans cette régions que les sentiers sont les plus beaux et bucoliques, et les mieux balisés. La météo est superbe depuis plusieurs jours. Ça serait le fun que ça tienne jusqu'à Rome, mais on est quand même en septembre...



À vol d'oiseau, moins de 100 km de Rome...et le moral est de retour!!!



Dimanche 14 septembre
Ce matin, nous partons d'Acquapendente. Notre distance est courte alors à 14h00, on est au resto à San Lorenzo Nuovo. On y rencontre Ninus et Helgard, deux Allemands sur la via qu'on avait croisé un peu plus tôt. On revoit aussi un jeune Allemand, Thidi. Lui, y marche en cibole, 30/35 km par jour. On se retrouve tous au même hôtel. En soirée, en cherchant de la bouffe au village, on tombe sur une fanfare. Pas pire, ça diverti. Mais pour souper, on trouve juste quelques pâtisseries de la veille. On se reprendra à la fruiterie demain.  

Nous avec Ninus, Helgard et Thidi

Lundi 15 septembre, Bolsena, 1665,2 km
Distance à Rome: 145,8 km
Courte journée comme prévue, tout en chemins de colline, avec une superbe vue sur le lac Bolsena. On arrive à l'hôtel Il Platani à 13h00. Wow!!! Le plus bel hôtel depuis notre départ. Chic, propre, bon resto, personnel selon MES normes de service client, terrasse privée avec vue direct sur la cité médiéval. Tout ça pour 50€. En pm, visite de la cité. Tout en pente, très raide, comme la plupart des vieilles villes fortifiée. Mais celle-ci est particulièrement bien conservée. Provisions, souper sur notre terrasse, bla bla voyage. Une journée de rêve...

Trois jours sur des sentiers comme ça...

Dans la cité médiévale, tout est en pentes...

Mardi 16 septembre, Montefiascone, 1683,5 km
Distance à Rome: 127,5
Petit dej au soleil sur notre terrasse. On poste une enveloppe de documents volés/retrouvés vers la propriétaire en Allemagne. On quitte la ville avec un peu de regret. La journée est toute en côtes. On devait faire peu mais, finalement, on se rend à Montefalcone car il n'y a aucune possibilité d'hébergement avant. En entrant dans la ville, on croise la borne "Francigena 100" et bien sûr on la prend en photo. Cette borne est super importante sur le chemin. Pour obtenir le Testimonium, le "diplôme" du pèlerin au Vatican, il faut avoir parcouru la distance à partir de cette borne. Bon, nous on est partis 1600km avant mais, c'est un détail. Au cas ou tu te demande pourquoi j'ai écris en haut 127,5km alors que la borne dit 100, il faut savoir que c'est à vol d'oiseau, en ligne droite, alors que nous en marchant on fait plein de bifurcations. Un prêtre nous a ensuite interpellés pour estamper notre crédential, carnet du pèlerin, et nous expliquer l'héraldique du timbre. Ensuite direction centro pour se trouver un nid au sec et au chaud pour la nuit.


Mercredi 17 septembre, Viterbo, 1701,3 km
Distance à Rome: 109,7
Superbe journée, une seule longue pente. Terre battue à travers champs. Toutefois, aucun village, aucun point d'eau et rien à manger sur 18km; faut prévoir le coup. On commence à avoir la "couenne" dure pour ça. Arrivés à Viterbo, c'est une vieille ville, plutôt grande et avec plusieurs quartiers médiévaux et renaissance très bien conservés. On s'installe ici, en plein centre historique, plpour deux nuits. Hyper bien reçus pas Anna, la porprio des apparts Saffia 103. Elle nous donne plein de conseils pratiques pour bien profiter de notre séjour. 

Jo sur l'antique via Cassia, construite sous le règne du consul Cassius, en 154 avant J-C.
Ça fait un p´tit quelque chose de marcher là-dessus...


À très bientôt...


Pourquoi on continue ???

Vendredi 5 septembre, Altopascio, 1395,2 + 17,9 = 1413,1
Distance à Rome: 413,8 - 17,9 = 395,9

Hier soir, on s'est initiés au "aperol spritz". C'est le drink orangé que tout le monde boit le soir. Pas mauvais, un peu amer, c'est un mélange de vin blanc pétillant, d'eau gazeuse et de campari, avec glace et tranche d'orange. Mais je ne peux pas vraiment te dire ce que ça goûte, c'est assez unique. Aujourd'hui, trajet sur le plat, mais rien à voir.
Je remarque que, en Toscane, et peut-être ailleurs, il n'y a pas de collecte des ordures à la maison. Les gens doivent aller les porter dans des bennes un peu partout. Il y en a à tout les cent mètres. Résultat! C'est pas très beau, ça sent souvent mauvais, et il y a des déchets partout. Surtout sur les petits chemins de campagne qui se voudraient bucoliques, les bords de route sont parsemés de détritus. Et quand les faucheuses passent dans les sacs à vidange, ça fait vraiment dure. Et dès qu'il y a un coin un peu en retrait, les gens viennent "domper" leurs poubelles là. C'est pas l'idées qu'on se faisait des campagnes toscannes. C'est sûr qu'en auto, sur l'autoroute, on ne voit pas ça, comme à la télé. Arrivés à Alto, au gîte, on fait la connaissance de deux Français de la Haute-Savoie, Jacques et Patrick. 

"Les Français conduisent en fou, les Suisses sont un modèle de discipline, et les Italiens sont d'une courtoisie exemplaire..."
Bon ben...je vais te dire ce que j'en pense, d'un point de vue piéton.
Les Français sont...pas si pire que ça; Semblable au Québec.
Les Suisses, on ne se tasse pas pour laisser la place aux marcheurs, mais les passages à piétons sont "moyennement" respectés. Aux feux de circulation, tout va bien.
Les Italiens, c'est autre chose. Ils vont vite, très vite. Et on a parfois l'impression qu'il doivent avoir leur cell en main pour démarrer l'auto. Tout le monde parle au téléphone et texte aux coins de rues. Assez rushant pour un gars de la SAAQ. Mais ils sont habitués aux nombreux cyclistes le long des routes. Alors pour nous, pas vraiment de problèmes. Mais contrairement à partout ailleur, c'est plus sécuritaire de marcher dans le sens de la circulation, ils nous laissent plus de place. Tandis que face à la circulation, tel que recommandé, ils nous collent à 30cm, à 90km/h. Wwwwwouf!!! Et la courtoisie? Presque inexistante. Le seul moyen de traverser, c'est de se "câliquer" devant eu en les regardant du coin de l'oeil. Même quand ils sortent de leur entrée, si on arrive en même temps, ils donne un p´tit coup de gaz pour se sacrer devant nous, et attendent de pouvoir sortir en nous bloquant le passage. Et ce n'est pas un cas isolé, c'est comme une coutume. Pis là, on est seulement dans des villes moyennes. Je t'en reparlerai à Rome...



Samedi 6 septembre, San Miniato Alto, 1413,1 + 23,5= 1438,6 km
Distance à Rome: 395,9-23,5= 372,4 km
Super petit dej dans la chambre avec les provisions d'hier. Soleil très chaud, parcours très plat, mais un peu long. On croise nos deux amis à deux reprises et la deuxième, on poursuit la route ensemble. On voulait arrêter dans un petit village qui préparait une superbe fête médiévale pour le soir, mais absolument aucune possibilité d'hébergement, même à l'immense couvent des soeurs Clarisses (???). On se retrouves 8km plus loins dans un monastère franciscain où on est hébergés après une longue et pénible négociation, même s'il s'agit d'un accueil pèlerins de cinquante-cinq places et qu'il n'y avait que quatre pèlerins, en auto, qui étaient là. Et hors de question de nous donner, ou plutôt vendre, quoi que ce soit à manger ni ce soir, ni demain matin, c'était TRÈS claire. La règle monastique de Saint-Benoît est vraiment en voie de disparition. C'est à se demander quelle est maintenant la vocation de ces grands ordres religieux...



Mardi 9 septembre, Sienne, 1438,6 + 88,7 = 1527,3 km
Distance à Rome: 372,4- 88,7  = 283,7
Après trois très longs jours de marche, on fait étape à Sienne, où on prend une pause d'un jour pour récupérer et visiter. On s'est déniché un superbe petit B&B à cinq minutes de marche de la ville historique, à bon prix et propre. 

Mercredi 10 septembre, Sienne, 1527,3
Distance à Rome: 283,7
Visite de Sienne.



Jeudi 11 septembre, , 1527,3
Distance à Rome: 283,7
Journée longue et difficile dans les champs de glaise. Ce matin, j'ai dû m'acheter des imodiums pour continuer; la bactérie ne me lâche pas. Par contre, on trouve facilement un joli petit hôtel en arrivant dans la ville. Ça fait plusieurs fois que les balises nous envois dans des endroits pas possibles. On va recommencer à faire nos itinéraires quand on a du Wifi. C'est drôle à dire mais, c'est fréquent de ne pas y avoir accès.

Vendredi 12 septembre, Ponte d'Arbia, 1552,2 km
Distance à Rome: 258,8
Ce matin, c'est le déluge. Hors de question de suivre l'itinéraire dans la glaise, on s'enligne sur la route. Y'a du trafic en cibole et, j'sais pas si c'est la pluie ou quoi mais, le monde ne se tasse pas du tout, même les camions. Bizarre. Un moment donné, quelqu'un nous suggère un chemin plus tranquille, pas trop boueux. On essaie. Bonne idée. On se trouve un gîte après une dizaine de km, trempés à l'os et transit pas le vent. J'ignore comment on fait pour supporter ça. Depuis un looooong moment, on a plus vraiment de fun, on s'acharne. On s'auto-analyse. Orgueuil, résignation, fierté, courage. Finalement, on s'accorde sur une raison. On ne veut pas avoir de regret un jour en se disant: "Pourtant, il nous restait juste deux ou trois cent km à faire. On aurait donc dû continuer". Ouais, actuellement, c'est ça la raison.





Le compte à rebours est commencé; on est à 413 km de Rome...l'usure se fait sentir!

"Possède seulement ce que tu peux transporter avec toi; connais des langues, connais des pays, connais des personnes. Laisse ta mémoire être ton sac de voyage."
-Alexander Solzhenitsyn

Jeudi 28 août, Pontremoli, 1273 km
Monastère capucin
Voilà! Tel que décidé hier, on prend le train pour se rendre directement en Toscane dont Pontremoli est le premier village sur la via. On fait 170km pour 17€ chacun; sauf qu'on fait deux transferts. Un à Milan, l'autre à Parma. En tout, ça a pris 4h30.  Arrivés à destination, c'est l'heure de trouver un gîte. Chanceux, on tombe pile sur un monastère capucin qui offre l'accueil aux pèlerins. Un très grand monastère, habité seulement par trois religieux dont un, Aurelio, qui est âgé de 91 ans. Il conduit toujours et fait du commerce d'antiquité. Jeune, son confesseur était le padre Pio. Pour le souper, on se fait du riz avec des pois que nous avons cueilli hier dans un champs. Demain, on reprend la route de Rome et, cette fois, plus de transport; on est dans le temps prévu.

Vendredi 29 août, 1273km
GPS: N44.29216 E009.97659
Belle journée, de retour dans les montagnes. On doit en avoir pour 3 ou 4 jours avant de retomber sur le plat. Le midi on prend un très bon repas au resto; salade, assiette de fruits de mer frits, 1/2 de vin, 1 grappa, 1l d'eau gazeuse et un café pour 16€. Enfin une aubaine! Au resto, mon italien était pathétique aujourd'hui. Faut dire que les serveuses faisait vraiment aucun effort. Près de nous, plié de rire, un client bilingue est venu à notre rescousse. En pm, on est vraiment "Sous le soleil de Toscane". À 16h00, ça écrase. C'est vraiment capotant les hameaux qu'on traverse. On a toujours l'impression de passer dans la cour, presque la terrasse, du monde. Des méandres de maisons collées les unes sur les autres, avec plein de passages et tunnels qui descendent sous terre pour ressortir on ne sait où. Autour de Villafranca, on ne trouve absolument aucun endroit où dormir. Alors on continue quelques km et on s'installe pour camper entre un terrain de foot et un cimetière, près d'une fontaine. Pas l'idéal un vendredi soir mais on devrait être pas pire. 

Dimanche 31 août, Sarzana, 1273+51= 1324 km
Distance à Rome: 485km
Deux jours très difficiles. Hier, le balisage était médiocre, on s'est perdus deux fois. Donc, +\- 3km pour rien. En arrivant à Aulla, beaucoup de difficulté à trouver un hôtel= 90€. Aujourd'hui, la galle. La pire journée de marche depuis Canterbury. Incroyable. Tout ce qu'il y a de pire pour des marcheurs. Que de la montagne, montées et descentes toujours très raides. Pratiquement que des sentiers qui suivent des rigoles alors tout croches, plein de trous et de cavités glissantes. Sinon, que de la roche sur un fond de sable durci, ce qui rend le tout extrêmement glissant et dangereux pour les chevilles et les genoux. Pour couronner le tout, des sentiers très, ou trop, étroits remplis de ronces. Et cela sur 18km interminables sous un soleil très chaud. Une heure seulement après notre départ d'Aulla, on était dégoulinants de sueur. Heureusement, l'hôtel de Saranza est une bonne valeur, et en plein cœur de la ville. Alors une bonne douche et hop! On va se nourrir.

Lundi 1 septembre, Marina di Masa, 1324+18= 1342 km
Distance à Rome: 485-18= 467
Auberge de jeunesse
Superbe journée. Nous sommes sortis de la Ligurie pour revenir de nouveau en Toscane. Aujourd'hui, j'ai fait notre itinéraire. Dix-huit beaux km en ligne droite, sans zig zag ni montagne. En bonus, après deux heures de marche, on arrive sur la côte méditéranéenne. Avec une grosse bouteille d'eau gazeuse et deux crèmes glacées, on obtient la permission de profiter des chaises de plage. Bien sûr, il y a tout un bataillon de vendeurs de "cossins", centre-africains pour la plupart. Y'en à même un qui avait deux sacs plein de manteaux d'hiver, sur une plage à 32 degrés. Y'a quelqu'un quelque part qui lui en a passé une vite...
Après ce repos, on continue une dizaine de km sur ce Hollywood blvd italien. Au moment où on est dans un genre de cul-de-sac derrière une marina, me croyant un peu égaré, assis sur une chenille de pépine, on s'aperçoit qu'on est pile poil devant l'hostel international qu'on cherchait. Quand ça arrive, c'est l'fun. Un immense bâtiment, avec des escaliers de marbre sur trois étages. Peut-être un ancien hôpital, ou une villa de bien nantis. On a une chambre privée avec vue sur la mer. Pas le Marriot´s hôtel de Monaco, mais quand même agréable.

Mardi 2 septembre, Pietrasanta, 1342+19,5= 1361,5 km
Distance à Rome: 467-19,5= 447,5 km
Belle journée productive. Le soir, on dort dans un accueil religieux. En soirée, on se promène dans ce charmant petit village. Pas affamés, on arrête prendre une consommation sur une terrasse et, les " patatinas" sont offerts. Toutes sortes de truc à manger, incluant une sorte de saucisse hot dog en tranches. C'est la deuxième fois qu'on remplace le repas du soir pas des accompagnements. Ça fait changement et c'est écono.

Mercredi 3 septembre, Massarosa, 1361,5+18,7= 1380,2 km
Distance à Rome: 447,5 - 18,7 = 428,8 km
Pour éviter un passage en montagne qu'on juge inutilement difficile, on suit un autre parcours par les routes. On arrive à notre hébergement pour 15h45. Ça, ça fait du bien. Une soirée de cocooning hyper relax.

Jeudi 4 septembre, Lucca (Lucque), 1380,2 + 15= 1395,2 km
Distance à Rome: 428,8 - 15 = 413,8

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